BONHOMME Sauveur Salomo
Mobilisé en 1939 à Béziers, après la préparation militaire j’ai été instructeur sur le canon de 25 m/m qui devait nous faire gagner la guerre, canon que nous ne possédions pas.
Le 1er Juin 1940 nous avons reçu l’ordre de partir pour Saint Cyr. A la suite d’un repli stratégique sur Ablis, c’était le 15 Juin 1940, nous avons étés encerclés et faits prisonniers.
Après avoir beaucoup marché, nous sommes partis pour l’Allemagne dans le Stalag 2A à Neubrandebourg près de Berlin.
C’était en Janvier 1941.
J’ai travaillé pendant 33 mois comme menuisier dans mon commando.
Avec un copain Alphonse Echasserieau de Montaigu (Vendée) nous avons réfléchi au moyen de s’évader. Nous avions l’autorisation de nous promener en ville le dimanche, un jour un train de prisonniers malades devait partir. Il y avait un seul wagon de 1ère classe réservé aux allemands, sur ce wagon il y avait une vigie et nous avons décidé de nous enfermer dans cette vigie pour nous évader. Après être sortis du camp et traversé la ville avec précautions nous avons grimpé dans la vigie et bloqué la porte avec des vis. Vers 5-6 heures du matin nous avons perçu des mouvements de préparatifs au départ. Après 2 heures d’attente le train se met en route en laissant notre wagon en gare. Nous avons du revenir au camp sous les rires des copains.
3 jours plus tard, le 3 mars 1943, un nouveau train de malades devait partir, je ne songeais qu’à m’évader. Après avoir eu des renseignements certains sur le départ du train et sa destination (la zone libre en France). J’ai décidé de repartir, mais sans mon copain qui n’a pas voulu réessayer.
J’ai refait le même trajet que la première fois et je me suis installé dans la vigie. Vers 6 heures du matin le train s’est mis en route pour un voyage qui allait durer 3 jours et 3 nuits. Terminus le camp militaire Sathonay (Ain) près de Lyon, là j’ai rencontré un lieutenant qui m’a fait des papiers pour Montpellier et m’a permis de rejoindre Perpignan.
J’y ai travaillé à la vigne, mais les allemands me cherchaient, j’ai essayé avec mon frère de passer en Espagne, sans succès. J’ai décidé d’aller à Axat où un oncle avait une menuiserie (Marius Sivieude) j’y ai travaillé de juillet 1943 à Juin 1944. Un jour un client est venu et m’a permis de prendre contact avec Jean-Louis du Maquis Jean Robert.
La vie au maquis était assez décousue, nous étions à la ferme Nicolleau et avec mon passé militaire Jean-Louis m’a donné des responsabilités d’encadrement. Le maquis ne fonctionnait pas vraiment dans un esprit militaire, et malgré la vie aventureuse, c’était plutôt le patriotisme qui nous animait. Nous avons fait pas mal de coups et accompagné les Américains pour les sabotages.
En tant que responsable, je me rappelle avoir été en compagnie de Marti annoncer la mort de Marta à ses parents.
J’ai pris le surnom de Jean Bonhomme car je le trouvais sympathique.