Jean Battle dit MOISE
Je suis né le 24 06 1925 à Villeneuve de la Raho , dans les Pyrénées Orientales, j’ai pris le nom de mon père Moïse comme nom de guerre, en sa mémoire.
Je suis parti au maquis avec mon neveu Prosper qui fuyait le STO. Nous avons été aidés par notre oncle qui était gendarme et qui nous a dirigés vers Mosset et le Col de Jau. Nous avions décidé de ne pas partir l’un sans l’autre.
Nous étions ravitaillés par Mr Corsinos qui était boulanger à Mosset.
Nous avons séjournés dans la montagne quelque temps et ensuite nous sommes partis vers Mijanès où nous avons rencontrés Firmin. Nous avons alors intégré le maquis.
La vie était dure et le ravitaillement précaire.
Je me rappelle avoir pris dans une cabane de berger un mouton que son propriétaire devait destiner au marché noir. Nous en avons mangé une partie et mis le reste dans un trou avec des feuilles pour essayer de le conserver un peu. Mais la viande s’est avariée. Nous étions jeunes et affamés et malgré l’état peu appétissant nous l’avons mangé.
Après l’attaque du maquis de Mijanès nous nous sommes repliés vers Salvezines, où s’est formé le maquis Jean Robert. C’était en mai 1944.
J’ai participé a beaucoup d’opérations en compagnie de mes camarades.
En juin 44 je participe à la destruction de deux pylones sur la ligne électrique entre les usines de Saint Georges et de Gesse. Même chose en juillet au Col de Campérié où quatres pylones ont été sectionnés.
Fin juillet avec Lazare, Danton et Ribéro, nous sommes allés récupérer le Capitaine Villeroux l’un des Chefs de l’Armée Secrète des Pyrénées Orientales et fait prisonnier des Allemands à Saint Paul de Fenouillet.
Début août j’ai participé à une action sur Quillan, nous avons fait déraillé un train de marchandises au lieu dit la Forge et coupé toutes les communications téléphoniques.
Mi-août nous avons eu un accrochage avec les allemands au Col de la Bataille. Ensuite en compagnie des Américains nous avons saboté deux ponts sur la nationale 117.
Le 17 août, lors du combat d’Alet j’étais en appui du commando américain du Lieutenant Swank. J’étais posté en surplomb de la route en couverture du dispositif.
Pendant le combat lorsque le Lieutenant a été touché et qu’il gisait sur la route, des allemands se sont approchés de lui, j’ai alors ouvert le feu sur eux et ensuite j’ai décroché avec le reste du détachement vers Magrie.
Enfin le 22 août 1944 c’est la libération de Limoux et la descente vers Carcassonne.
Ensuite je me suis engagé pour la durée de la guerre que j’ai poursuivi jusqu’en allemagne.