PAPA (dit aussi Georges) Victor Teisseyre
Né à Fanjeaux le 20 Mai 1907, il était le plus âgé, d’où sont nom : Papa.
Victor Tesseyre était physiquement de petite taille, conséquence d’un accident de voiture prés du pont vieux à Carcassonne à l’âge de 15 ans. Touché au niveau du cou sa croissance s’est arrêtée net.
Il avait un caractère bien trempé et malgré tout était un père pour tous ces jeunes qui entraient en clandestinité.
Installé sur les hauteurs à l’Est de Chalabre, les clandestins étaient ravitaillés par Papa, son épouse Paule et sa fille ainée.
Militant communiste, il organisa le maquis, et l’appela Gabriel Péri au début et Faïta par la suite, en hommage au martyr de Nîmes.
Il entretenait avec Jean-Louis (Jean Meyer) et Caplan (Jean Milner) d’excellents rapports.
Très touché par la mort de ses camarades, Paul Vernières, Louis Bages, André Laffont,au col de la Flotte , et d’Helmut Thomas et Fernand Prétal à la ferme du Planquet, il leur rendra hommage jusqu’à la fin de sa vie.
Sa famille partagea les risques, à tel point que lorsque les allemands investissent Chalabre à la recherche du maquis, sa femme avertie de justesse par le garde municipal, réussi à s’échapper et se réfugier dans le bois du château en compagnie de ses deux filles. Les allemands tiraient au hasard un peu partout, et malgré la peur, et la petite dernière que sa mère empêchait de crier, elles échappèrent à l’ennemi.
Ce jour là, le jeune Pierre Fabre (17 ans) est abattu par les allemands alors qu’il essayait de s’échapper. N’ayant pas de lien avec la résistance ce meurtre fut gratuit.
Devant la répression et craignant d’autres trahisons, le maquis cherche un nouvel emplacement vers les Corbières. C’est au cours d’une reconnaissance, que André Riffaut, Joseph Alcantara, Attilio Donati, Auguste Pratz et Bourges tomberont dans une embuscade prés de Lairière.
Suite à toutes ces pertes, le maquis se replie sur Salvezines et fusionne avec le maquis Jean Robert.
ATTESTATION FFI DE VICTOR TEISSEYRE
Je soussigné lieutenant Griffe Raymond officier des Détails au Bataillon Myriel, certifie que Monsieur Teisseyre Victor a servi dans les F.F.I. du 9 juin 1944 au 10 Novembre 1944 sous le nom de guerre Georges comme s/s lieutenant.
Carcassonne, le 24 – 12 1944
Extrait d’une lettre de Jean Milner à la famille Teisseyre
… Nous étions tous jeunes, même Papa, notre père par son caractère…
Quel caractère ! un historien a écrit : «si le Général de Gaulle avait eu 20 cm de moins en hauteur, sa silhouette ramenée a hauteur commune, hormis ses qualités de volonté et d’autorité, en auraient fait une silhouette banale…»
Si Papa avait eu 20 cm de plus en hauteur, hormis sa personnalité propre, il n’aurait peut être pas été aussi singulier. Comment je l’ai vu, dès la première fois : une boule de vie, avec une voix de fausset, remuant, sorti d’un conte de Grimm ou de Walt Disney, autoritaire, et préchi-précha au milieu de maquisards, dont la plupart aurait pu être ses fils.
Jamais, à ma connaisance, personne ne s’est avisé de sourire de sa petite taille, de sa volubilité, de sa moral. Le peu que nous savions de lui était son attachement à ses convictions communistes, les risques qu’il avait encourus lui et sa famille, – il avait au milieu du désordre, une manie de l’ordre, de la discipline. C’était un personnage autre, autoritaire et tendre à la fois…