JONQUILLE Jean Sanchez

Jonquille Jean SanchezJean SanchezJe suis né le 17 novembre 23 à Alet.
De Juillet 1943 à Octobre 1943 j’étais au Chantier de Jeunesse de Mors la Jolie dans le Cantal, exactement dans le groupement 18 d’Assas.

J’y étais cordonnier. Un jour le chef a demandé un volontaire pour le ravitaillement en cuir, connaissant des fournisseurs, je me suis proposé et j’ai été retenu.

Après avoir obtenu un ordre de mission, de l’argent et une permission, je suis parti et j’en ai profité pour déserter en compagnie de Samson (Jean Cosialès) car nous étions presque sûrs d’être envoyés en Allemagne.

chantiers-jeunesse-3

Une fois arrivés dans l’Aude, par l’intermédiaire de Victor Cabrol, nous avons pris contact avec le Maquis Jean Robert que nous avons intégrés.
Marti (Jean Daras), s’est joint à nous, ce qui fait que les trois Jean sont montés ensembles au Maquis.

J’ai participé à la récupération de vêtements chez les Compagnons de France à Quillan.
J’étais chargé surtout du ravitaillement à Axat et à Lapradelles.
Le boulanger de Lapradelles, Louis Arcens a vraiment beaucoup aidé le Maquis, il déposait du pain derrière le café dans un terrain vague, et souvent en compagnie de Marta, nous le récupérions. Le chemin pour le camp était long et fatiguant surtout avec les sacs à dos chargés.

A partir d’Axat le chemin était plus dur, nous prenions le sentier de l’ancien funiculaire à la sortie des Gorges de Saint-Georges près du carrefour du Bousquet jusqu’au camp. La pente était rude mais nous avions 20 ans.

J’ai participé à quelques actions : à la centrale de Nantilla, à la destruction de poteaux à Camp Perrier.
Je me rappelle avoir monté la garde au col d’Aussières sur la route de Montfort sur Boulzane, pendant plusieurs jours avec un ravitaillement minimum, c’était très éprouvant.

La vie au Maquis était très dure car le ravitaillement était réduit à sa plus simple expression, à part des nouilles cuites à l’eau et un peu de vin, le reste était rare.

Mon surnom de Jonquille m’a été donné par mes chefs.
Prés du camp il y avait un carré de jonquilles, j’en ai machinalement cueilli une, que j’ai mâchonnée.
Un des chefs, me voyant faire, je pense Jean-Louis, m’a dit : « Nous avons au camp Pervenche et Tulipe et donc toi tu seras Jonquille ! » et ainsi ce fut mon nom de guerre.

A la libération j’ai intégré le 81ème régiment.