RAYMOND LOZACH dit LAZARE
Officier F.T.P.F.* né le 22.02.1915 à Plougonver (Côtes d’Armor) décédé le 12.12.1997 à Limours (Essonne). Raymond Lozach est aussi le fondateur de l’Association du Maquis Jean Robert et Faïta et en fut le président jusqu’à sa mort.
Le 10 mai 1940
Il franchit la frontière belge avec son régiment d’artillerie volant et se porte à la rencontre des chars ennemis, qui ont déjà franchi le canal Albert. Il va avoir son «baptême du feu» le 11 mai 1940 !
Les 13 et 17 mai 1940 : il est cité à l’Ordre de son régiment et commence la retraite sur Dunkerque où il embarque pour l’Angleterre. Il y rencontre et s’entretient avec un ami faisant partie des Services de Renseignements français.
En août 1940, il retrouve son épouse à Paris.
En juin 1942, il est à nouveau contacté par les Services de Renseignements français: (Entretemps une petite fille, Raymonde, est née en juin 1941).
Il part à nouveau pour accomplir une mission – sous une fausse identité – en zone interdite dans les Ardennes, avec pour but de renseigner sur le trafic ferroviaire allemand (déplacements de troupes, matériels de guerre …).
Afin de préserver sa clandestinité, il entre dans une entreprise de carbonisation et poursuit son contrôle sur le trafic ferroviaire précieux aux alliés.
En novembre 1943, il est arrêté à Rocroi et transporté à la prison de Loos-les-Lilles. Hospitalisé à la suite de blessures; le personnel hospitalier le fait évader. Il est alors recueilli et soigné dans une petite localité champenoise, affiliée aux Services de Renseignements.
Toujours en 1943, il reprend son parcours à travers d’autres départements où il va servir différents maquis, en particulier pour la mise en place des maquis qui se constituent dans le centre de la France.
Fin 1943, les Services de Renseignements le rappellent dans le sud de la France, dans la perspective de le faire passer en Espagne. (Sa femme et sa fille sont alors évacuées, car l’on craint leur arrestation). La liaison n’ayant pu s’effectuer entre les Services de Renseignements et lui-même, il doit séjourner dans une localité de l’Aude, où il travaille, afin de garder sa clandestinité, dans une entreprise forestière. Dans cette dernière, il est mis en rapport avec le responsable départemental des Francs Tireurs et Partisans Français (FTPF), le Commandant Jean-Louis, qui va lui confier des missions sur le plan local. Il va par la suite gagner le maquis où il rencontre les futurs hommes qui seront sous ses ordres (il a été nommé Officier entretemps).
Il va beaucoup aimer ces jeunes hommes qui constituent ce maquis, ces jeunes français qui ne veulent plus voir la France souillée par le nazisme et qui sont mûrs pour la lutte. Toujours dans l’Aude, à la tête de ces hommes, il monte des embuscades contre les convois ennemis. Il «récupérera», avec les hommes du maquis, des parachutistes américains dans la montagne. Dans cette région, de nombreuses routes sont coupées ; le principal objectif du maquis est d’interdire aux troupes allemandes la route de Toulouse à Perpignan. Aussi, les ordres sont précis : Interdire tout convoi allemand sur cette route, aussi de nombreux accrochages vont avoir lieu avec l’ennemi. Le maquis est fortement soutenu par les parachutistes américains.
Le 17 Août 1944, au cours d’un violent affrontement avec un convoi allemand de 150 hommes, le lieutenant Paul Swank – qui commande le détachement du commando de parachutistes américain – trouve une mort glorieuse face à l’ennemi. Mais la route va désormais être interdite aux troupes allemandes. Il participe ensuite à la libération des villes de Carcassonne, de Narbonne, et va pouvoir rejoindre sa femme et sa fille, discrètement cachées dans un village de l’Aude (sa fille âgée de trois ans connue très tôt des maquisards !). Avec l’accord de son épouse compréhensive, il va ensuite s’engager à nouveau dans la Première Armée De Lattre de Tassigny. Il va participer durant l’hiver 1944 à différents combats en Alsace.
Le 1er avril 1945, il va franchir le Rhin, et contribue, après différents combats, à l’avance de la première Armée en Allemagne.
Le 12 octobre 1945, il est démobilisé à Béziers.
Raymond Lozach est médaillé militaire, titulaire de la Croix de Guerre 1939-45, de la Croix du Combattant Volontaire 1939-45, de la Croix du Combattant volontaire de la Résistance, de la Croix du Combattant, Médaillé de Gembloux (Belgique).
Il a toujours été encouragé dans cette période de la Résistance, par son épouse malheureusement disparue très jeune.
Recruté par Frédéric Joliot-Curie en 1950 au Collège de France à Paris, il a poursuivi son activité professionnelle, en tant que technicien à l’IPN d’Orsay, jusqu’en 1980.
Il se considérait comme un privilégié d’avoir eu la chance de connaître et apprécier Frédéric et Irène Joliot-Curie ainsi que leurs enfants, Pierre Joliot et Hélène Langevin-Joliot.
* Franc Tireur et Partisan Français